Famille ( Pauvre, Moyenne, Moyennement riche... :
L’esprit de famille reste un concept très peu parlant pour moi. Je n’ai pas de famille.
Frères & Sœurs ? Je n’ai ni frères ni sœurs.
Parents ( Divorcés, père mort ... ) Ma mère s’appelle Saki, à 18ans elle met au monde un enfant. Cet enfant c’est moi, Jun. Voici à peu près tout ce dont je suis sur du passé de ma mère.
Mon père ?Sûrement un pauvre type quelconque, rencontré au lycée, avec qui lors d’une soirée un peu trop arrosée, elle voulait seulement passer du bon temps… Sans se douter qu’un accident nommé Jun arriverait. Bien sur, je ne fais que des suppositions car finalement de tout cela, elle et moi n’en avons jamais parlé, peut être aurai-je du ? Mais à quoi bon, après tout la réalité ne doit pas être très loin de ça.
Mon passé est très simple, mon arbre généalogique aussi . Tout se résume a une seule personne, Saki Haruki. Et sa famille à elle ? Je ne l’ai jamais vue, et je ne la verrai jamais.
J’ai passé les 3 premières années de ma vie à Mie dans le Kansai, avec ma mère. Cependant je n’en garde que très peu de souvenirs. J’étais sûrement trop jeune. Encore une fois je suppose que ma mère a arrêté les cours à cause de sa grossesse, qu’elle a trouvé un endroit où se loger, et de quoi gagner de l’argent. Et qu’ensuite rapidement elle a compris qu’il serait plus facile pour elle de vivre de petits boulots à la capitale. Et que les gens seraient plus indulgents que dans son petit village natal, avec une femme comme elle, qui avait un enfant sans même être marié. C’est ainsi que ma mère et moi nous sommes installés à Tokyo, à Adachi plus précisément. L’arrondissement le plus mal famé de Tokyo, connu pour son fort taux de délinquance, de prostitution, de trafique de drogue et de crime en tout genre. Trop jeune et sans diplôme elle ne gagnait pas beaucoup d’argent.
Je me souviens parfaitement de notre petit appartement. Il était composé de seulement deux pièces. Une salle de bain et un séjour, qui nous servait aussi de chambre et de cuisine. Il y avait une seule fenêtre à gauche du lit. Les rayons du soleil perçaient toujours difficilement à travers les rideaux, ce qui donnait à la pièce une atmosphère un peu étouffante. Juste au dessus du lit je me souviens même qu’il y avait une petite fissure dans le mur et chaque soir je l’observais et finissais par sombrer dans le sommeil.
Je fus rapidement en âge d’aller à l’école. Ma mère elle était serveuse le soir, je la voyais rarement à l’époque. Je me souviens qu’elle paraissait si jeune. Souvent elle pleurait, à l’époque je ne comprenais pas pourquoi. Mais 18ans c’est trop jeune pour avoir un enfant et devoir vivre seul. Elle travaillait, rentrait exténuée, dormait… J’avais appris à m’occuper seul de moi-même. Et j’appris bien vite à m’occuper de ma mère.
Un jour elle était revenue tout sourire à la maison, avec un homme plus vieux, elle l’avait présenté, elle paraissait heureuse. Quand il fut parti toujours souriante, elle m’avait expliqué qu’elle avait trouvé un nouveau travail, qu’elle gagnerait plus d’argent... Que tout irai mieux… J’aurais peut être du lui dire à l’époque que je n’avais pas besoin de plus. Que la vie qu’on avait me satisfaisait déjà.
Les jours passèrent, l’homme revenait souvent. Ma mère lui gardait d’étrange paquet, puis d’autres personnes venaient les chercher. Par fois ma mère elle-même prenait certains paquets et les amenait je ne sais où. J’étais encore tout jeune et je me souviens que je détestais quand il venait, c’était toujours très tard, je voulais dormir… A l’époque je ne savais pas encore se que contenaient ces paquets.
Un jour j’ai volé l’un d’eux et l’ai ouvert. C’était blanc, un peu comme de la farine ou du sucre. Je me demandais si ça avait le même goût… Ca devait être bon après tout non? Sinon ma mère n’en prendrait pas si souvent, sinon tous ces gens ne viendraient pas en chercher si souvent à la maison… Alors j’ai goûté et… En fait de ce qui s’est passé ensuite je ne m’en souviens plus… Enfin si , ma mère avait tout jeté dans les toilettes et je m’étais endormi là, sur le carrelage froid de la salle de bain.
Je me souviens que le soir même l’homme était venu à la maison, et avait crié contre ma mère, il l’avait sûrement frappé aussi, car quand je suis sorti de la salle de bain elle était allongée par terre le visage enflé. Elle pleurait. J’ai tout de suite trouvé sont nouveau métier beaucoup moins amusant, mais je n’ai rien dit.
Puis comme tous les enfants j’ai grandi. J’ai aussi compris que les petits sachets contenaient de la drogue, et que ma mère était en fait une dealeuse. Ca faisait maintenant longtemps que ma mère avait commencé son nouveau métier censé nous faire gagner de l’argent, nous rendre heureux. Cependant cela n’arriva jamais, au contraire, on aurait dit qu’on avait de moins en moins d’argent. Ma mère doucement devint elle-même adepte de ce paradis artificielle qu’est la drogue… Invention merveilleuse permettant un instant d’oublier, de tout arrêter, de rêver, de quitter ce monde… Rapidement elle ne put d’ailleurs plus s’en passer. Et le peu d’argent qu’elle gagnait y passait.
C’est donc moi qui m’occupais d’elle. Moi qui commençais à prendre des petits boulots après les cours, moi qui la couchais ou l’aidais à marcher quand elle n’en était plus capable , encore moi qui la consolais et qui faisais tout pour la sortir de là…
Bien sur j’ai essayé de la faire arrêter, mais que pouvais je faire face à ses crises à sa fièvre et ses tremblements produits par le manque. Plusieurs fois elle m’a promis de tout arrêter, mais elle finissait toujours par me supplier en pleurant pour avoir une dose… J’ai sûrement été lâche mais j’ai fini pas la laisser faire. Parfois je la haïssais, j’avais mal de la voir se détruire et d’être si impuissant. Plusieurs fois, il lui arrivait de partir et de ne pas revenir pendant quelques jours voir quelques semaines… Je me souviens qu’à chaque fois je me disais qu’elle était sûrement morte. Mais elle finissait par revenir, sans argent et en piteux état. Alors je m’occupais d’elle, on s’engueulait, les choses semblaient doucement s’arranger,
puis un matin en me levant je constatais qu’elle était encore partie… Alors je la haïssais, je m’en voulais, puis la vie continuait… Et un beau jour elle revenait… Et comme un cercle vicieux tout recommençait.
Ce genre de cercle vicieux je le savais déjà, ne se termine que d’une seule façon. Ce jour là, le téléphone a sonné, et je ne fus presque pas étonné quand on m’annonça que Saki Haruki venait de mourir suite à une overdose… Pourtant ce jour là j’ai pleuré, sûrement beaucoup, puis quand je me suis senti vidé de tout, je me suis promis de ne plus jamais le faire, ainsi que de ne plus jamais m’attacher à quelqu’un.
J’avais 15ans. Et je savais une chose, je ne voulais pas être pris en charge par une quelconque assistante sociale, ou un quelconque orphelinat. Je me suis donc sauvé de chez moi, et me suis débrouillé pour vivre ici et là, chez quelques connaissances douteuses ou amants d’un soir… J’ai aussi fini par comprendre, que de façon honnête il était difficile voir impossible de s’en sortir… Qu’un simple job de serveur ne suffisait pas pour vivre. Et sans vraiment m’en rendre compte, doucement j’ai compris que mon corps pouvait me rapporter bien plus, de quoi dormir, de quoi manger, de quoi vivre. C’est immoral, dégueulasse , à vomir ou tout ce que vous voulez… Mais finalement il me suffisait de me vider l’esprit et de laisser une vieux salary man ou un femme de la quarantaine célibataire en faire autant avec mon corps… J’ai aussi compris ce que ma mère trouvait à la drogue… Cette petite chose qui peut l’espace d’un instant vous faire oublier tous les choses qui vous entourent… Et comme à ma mère ça m’est devenue nécessaire.
J’ai maintenant 18ans. Bientôt ça fera 4ans que ma mère m’a quitté. 4ans que je vend mon corps contre de l’argent ou encore de la drogue… Cependant il y a seulement quelques jours j’ai été arrêté… Une assistante sociale m’a pris en charge, car selon elle mon mode de vie n’est pas saint… Elle s’est creusée la tête pour me trouver une utilité, un quelconque talent… Elle n’a trouvé qu’une chose, la musique, et a décidé de me faire reprendre les cours et de me mettre dans ce pensionnat. Malgré mon air renfrogné et ma mauvaise fois, au fond de moi je me dis que c'est peut être une nouvelle chance?
Comment est le personnage auprès de sa famille, ses amis, sentiments vis à vis d'eux.
J’ai toujours beaucoup aimé ma mère, surement autant que je l’ai hait. J’ai détesté le fait qu’elle m’ai eu si tôt, j’ai hait ce qu’elle est devenu, ce qu’elle a pris jusqu’à en mourir. M’occuper d’elle comme si j’étais l’adulte et elle l’enfant m’a fait vomir. Pourtant je l’ai toujours fait et je ne pouvais m’empêcher malgré tout de l’aimer.. J’avais espoir que tout s’arrête, de la retrouver comme avant, comme à Mie. Pourtant ça n’est jamais arrivé.
J’ai tout de même passer de nombreux bon moment avec elle. Saki a été une mère insouciante, mais aimante. Seulement trop paumé pour réussir à s’occuper totalement d’un enfant. Un mère qui avait surement rêvé d’une autre vie.
La vie simple qu’on a mené à Mie quand j’étais jeune était agréable. Nous n’étions pas bien vu par les voisins, je n’avais pas d’ami, mais j’étais heureux, surement parce que ma mère elle aussi l’était. C’est en arrivant à Tokyo que les choses ont doucement changé, ma mère est devenue accro. Moi je l’ai observé couler doucement. J’avais beau tendre la main, elle n’a pas su l’attraper. A Tokyo mes sentiments envers ma mère oscillaient entre la haine et l’espoir de la retrouver en vie. L’espoir s’est révélé vain, la haine a laissé place au regret.
Jusqu’à maintenant je n’ai jamais eu d’ami, de proche. Je n’ai laissé personne l’être. Les gens les plus proches de moi sont mes clients. Mais cette proximité n’est que charnelle.
Ma meilleure amie est surement cette substance qui a emporté ma mère et qui m’emportera sans doute.
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[i] Test d'Rp (Vous sera donné une fois la fiche remplie ^^) [/u] Minimum 30 Lignes complètes :